Cancer de la vessie

Les tumeurs de vessie sont la 5° cause de cancer en France. Il s’agit, le plus souvent, de cancer « superficiel » non infiltrant le muscle avec un traitement conservateur suffisant.

Qu’est-ce qu’une tumeur de vessie ?

Les tumeurs de vessie sont la 5° cause de cancer en France avec environ 13000 cas/an diagnostiqués. Elles sont plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes (4 hommes / 1 femme), l’âge moyen au diagnostic est de 70 ans. Le nombre de cas augmente un peu chaque année, surtout chez les femmes.

La plupart du temps (80%), les tumeurs de vessie ne dépassent pas la couche superficielle de la paroi de la vessie (on dit qu’elles sont non infiltrantes). Le risque principal est qu’elles reviennent après avoir été enlevées (on dit qu’elles récidivent). Souvent, il suffit de les retirer par les voies naturelles (avec une petite caméra introduite dans la vessie) et de mettre un médicament dans la vessie pour les traiter.

Plus rarement (20% des cas) les tumeurs de vessie atteignent la couche profonde de la paroi de la vessie, qui est un muscle (on dit qu’elles sont infiltrantes). Le principal risque est qu’elles se propagent dans les ganglions ou les autres organes (on dit qu’elles métastasent). Il faut alors enlever la vessie (cystectomie) et faire une chimiothérapie pour les traiter.

Causes et facteurs de risques du cancer de la vessie

Le principal facteur de risque du cancer de la vessie, est le tabac. Fumer multiplie environ par 3 le risque de développer un cancer de vessie.

Les facteurs pouvant créer une inflammation sur le long terme de la vessie comme les infections urinaires à répétition ou le fait d’avoir une sonde dans la vessie au long court.

L'exposition aux rayons qui peuvent endommager les cellules comme après une radiothérapie.

Carcinogènes industriels et exposition professionnelle : Les produits chimiques dangereux qui sont utilisés dans certaines industries comme le goudron, le caoutchouc, le textile ou la pharmacie. Il faut toujours dire au médecin si on a travaillé avec ces produits. Un médecin du travail pourra dire si ces produits sont liés au cancer de la vessie.

Symptômes, premiers signes

Les tumeurs qui se développent dans la vessie entraînent rapidement des saignements ou une gêne urinaire permanente sous la forme d’envies fréquentes et /ou urgentes d’uriner (pollakiurie, urgenturies) ou des brulures urinaires (mictionnelles).

Le sang dans les urines visible à l’œil nu (hématurie macroscopique) est le principal symptôme et doit amener à une consultation rapide chez l’urologue. Une échographie abdominale ainsi qu’une analyse d’urine (ECBU), peut être demandée par votre médecin traitant.

Etablir un diagnostic

A/ Examen complémentaire

En cas de suspicion de cancer ou tumeur de vessie, le médecin ou l’urologue pourront être amené à réaliser certains examens complémentaires :

  • Scanner +/- échographie : pour réaliser un bilan morphologique complet. En cas de scanner, il y aura nécessité d’injection de produit de contraste par le service de radiologie au moment de l’examen, notamment pour améliorer la visualisation des voies urinaires et de la vessie.
  • Fibroscopie vésicale (ou cystoscopie) : il s’agit d’un examen réalisé par l’urologue, en consultation, qui dure en général moins de 2 minutes. Un gel anesthésiant appliqué localement permet au patient de tolérer l’inconfort de cet acte. La fibroscopie vésicale consiste à analyser l’aspect
  • de la vessie, à l’aide d’une caméra fine et souple, en passant par les voies naturelles (insertion de la caméra par l’urètre). Cet examen est indispensable pour visualiser précisément l’aspect, le nombre et la taille des lésions dans la vessie, sans réaliser prélèvement.
  • Examens urinaires (Cytologie urinaire) : qui consiste en un prélèvement d’urines qui recherche la présence de cellules cancéreuses dans celles-ci.
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B/ Confirmation diagnostique par intervention chirurgicale

Après réalisation des examens complémentaires mentionnés ci-dessus, si l’urologue suspecte un cancer de vessie, il sera nécessaire de poursuivre la prise en charge avec la réalisation d’une résection trans-urétrale de vessie (appelée RTUV ou REUV, cf Figure 2).

Il s’agit d’une intervention réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie générale ou rachianesthésie (anesthésie loco-régionale endormant la partie inférieure du corps). L’intervention dure de 20 à 60 minutes et consiste à enlever les lésions de vessie, par les voies naturelles (endoscopie) et les envoyer en analyse.

Après la réalisation du geste, 24 à 48 heures d’hospitalisation sont nécessaires pour une surveillance. Une sonde vésicale (ou sonde urinaire) est également maintenue en place pendant 24 à 48 heures pour assurer la bonne cicatrisation de la vessie et sera retirée avant le retour à domicile.

Un RDV de consultation avec l’urologue sera donné au patient à environ un mois après l’intervention pour discuter des résultats de l’analyse des prélèvements et organiser la suite de la prise en charge (cf figure 3). L’analyse biologique de la tumeur permet classifier la tumeur et d’en préciser le risque. La classification comprend deux paramètres : le degré d’invasion de la tumeur dans la vessie (stade) et le degré d’agressivité des cellules cancéreuses qui composent la tumeur (grade).

On distingue alors deux grands types de tumeurs (cf Figure 4) :

  • Les tumeurs superficielles, qui n’envahissent pas en profondeur le muscle de la vessie. On les nomme TVNIM (tumeurs de la vessie n’infiltrant pas le muscle). Cette catégorie comporte des tumeurs de différents niveaux de risques.
  • Les tumeurs invasives, qui pénètrent le muscle vésical (TVIM – tumeurs de la vessie infiltrant le muscle). Un complément de bilan par un scanner doit confirmer s’il y a extension ou non à d’autres organes (métastases).
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Traiter le cancer de la vessie

En fonction du résultat de l’analyse biologique de la tumeur à la suite de la résection de vessie endoscopique, plusieurs types de traitements pourront être proposés par l’urologue et seront discuté à la consultation d’annonce :

TVNIM
  • Surveillance par fibroscopie vésicale dont le rythme est défini par le risque de la tumeur.
  • Une nouvelle résection trans-urétrale de vessie (dite second look) peut parfois être proposée afin de diminuer le risque de maladie résiduelle et/ou d’améliorer l’évaluation de la tumeur.
  • Instillations intra vésicales de BCG thérapie ou chimiothérapie (Mitomycine) pour diminuer le risque que la tumeur revienne (récidive). Il s’agit de produits (liquide) administrés directement à l’intérieur de la vessie, via une sonde vésicale, en consultation paramédicale d’urologie. Le produit devra être gardé dans la vessie entre une et 2 heures, avant d’uriner normalement. La fréquence et le nombre total d’instillations dans la vessie dépend de l’agressivité de la tumeur.
  • Parfois votre urologue peut vous proposer une inclusion dans un essai clinique évaluant de nouvelles thérapies (immunothérapie etc.).
  • En cas de tumeur non infiltrante à très haut risque ou résistante aux instillations de BCG dans la vessie, une ablation de la vessie peut-être proposé.
TVIM
  • En cas de tumeur infiltrante et localisée à la vessie, une chirurgie plus lourde consistant en l’ablation de la vessie (cystectomie) est proposée. Cette chirurgie peut être réalisée par voie ouverte ou robot-assistée. Une chimiothérapie précédant cette chirurgie est également recommandée. Différents types de reconstruction urinaire peuvent être proposés : une poche urinaire non continente à la peau (Bricker) ou une entérocystoplastie (néovessie). Dans certaines situations un traitement associant une chimiothérapie et radiothérapie est possible (traitement trimodal).
  • Lorsque le bilan retrouve des métastases, le traitement repose sur la chimiothérapie.
  • La décision est donc multidisciplinaire : urologues, et oncologues et radiothérapeutes.
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Evolution

TUMEURS SUPERFICIELLES (TVNIM)

Le suivi des tumeurs superficielles repose sur l’examen endoscopique de la vessie en consultation (fibroscopie ou cystoscopie). Il est souhaitable d’associer à cet examen un prélèvement d’urine pour une analyse (cytologie urinaire).

Le risque de ces tumeurs est principalement la récidive (qu’elles reviennent) . C’est la raison pour laquelle, certains patients doivent avoir un traitement complémentaire par instillations dans la vessie.

Le risque de progression dans la vessie (avec un grade ou un stade supérieur) ou d’autres organes de ces tumeurs est également à considérer pour certains patients.

Il faut également associer à la surveillance un examen annuel par un scanner.

TUMEURS INVASIVES (TVIM)

La surveillance repose essentiellement sur le scanner thoraco-abdomino-pelvien à la recherche d’une récidive du cancer qui peut être locale ou à distance (métastases) avec une fréquence trimestrielle ou semestrielle ou voire annuelle.

En cas de récidive métastatique, une chimiothérapie est nécessaire. Il y a aujourd’hui une nouvelle classe de médicaments par immunothérapie qui peuvent être proposés également.

Vivre avec / après un cancer de la vessie

Quel que soit le stade de la tumeur, le diagnostic de cancer de la vessie peut représenter une épreuve difficile, mais il est important de garder à l'esprit que chaque étape du traitement est une avancée vers la guérison.

Pour les cancers superficiels (TVNIM), bien que des contrôles réguliers et la possibilité de récidive puissent sembler contraignants, ces mesures permettent de mieux maitriser la maladie. Chaque suivi et chaque traitement sont des occasions d'assurer une rémission durable. L'équipe médicale est entièrement dédiée à votre bien-être, veillant non seulement à votre santé physique, mais aussi à votre confort émotionnel. Elle est prête à vous soutenir à chaque étape, y compris par un accompagnement psychologique si nécessaire. Heureusement, pour la majorité des patients, la guérison est envisageable.

Pour les cancers infiltrants (TVIM), il est vrai que certains ajustements peuvent être nécessaires, notamment en raison de la dérivation urinaire et de l'impact sur la sexualité. Cependant, l'équipe urologique sera à vos côtés pour vous aider à retrouver une qualité de vie optimale. Leur expertise permet de s'assurer du bon fonctionnement des dérivations et des remplacements de vessie, tout en vous offrant un soutien psychologique précieux pour traverser cette période avec sérénité.

Ensemble, avec le soutien de l'équipe médicale et une approche résolument positive, vous avez toutes les chances de surmonter ces défis et de retrouver un quotidien plus serein.

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